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Le miracle coréen et le rêve algérien


Invité salimdz

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Invité salimdz

Le miracle coréen et le rêve algérien

 

L’Algérie et la Corée du Sud étaient dans les années soixante dans une situation de sous-développement endémique. Ils avaient cela de commun.

Deux décennies plus tard, ces deux pays n’avaient plus rien à se partager, tant les niveaux de développement étaient éloignés l’un de l’autre. La Corée a accompli le miracle économique et l’Algérie rêve toujours d’un avenir meilleur. Aujourd’hui, le pays du matin calme joue dans la cour des grands et affiche un revenu par habitant de plus 20000 dollars contre 3500 dollars en Algérie. En moins de 40 ans, la Corée du Sud est devenue une puissance économique. Elle a fait son entrée par la grande porte en 1996 dans le " club des riches "en adhérant à l’OCDE après avoir été classée dans les années 50 au sortir d’une guerre (la guère de Corée) livrée à son voisin du nord et jusqu’à la décennie soixante, dans le groupe des pays les plus pauvres de la terre. Par quel chemin est passé ce pays sans ressources pour atterrir là où il est maintenant : 5e producteur de voitures, 1er constructeur naval, 2e fabricant de téléphones mobiles (Samsung est passé premier aux USA avant l’américain Motorola et le finlandais Nokia) et parmi les trois plus grands sidérurgistes du monde. En 1960, le niveau de développement de la Corée du Sud est tout à fait comparable à celui de l’Algérie. Le pays était laminé par la guerre et sans ressources, il conservait une structure féodale ainsi qu’une tradition historique d’isolement. L’amorce du développement s’est faite à partir de 1962 et pendant 30 ans la croissance coréenne gravite autour de 10 %. Les militaires qui ont pris le pouvoir par la force décident autoritairement de spécialiser l’économie coréenne dans des productions intensives en main-d’œuvre non qualifiée, abondante et peu coûteuse. Les grands groupes (les chaebols) sont massivement soutenus par l’Etat et se tournent vers l’exportation (textile, habillement et assemblage électronique). Puis, le régime coréen décide de remonter la filière industrielle vers les industries lourdes (aciérie, pétrochimie, construction navale) en s’appuyant sur une entreprise publique géante, le groupe sidérurgique Posco. La place prépondérante de Posco dans l’économie coréenne rappelle à bien des égards la position de l’ex SNS d’El Hadjar dans l’économie algérienne. Tout comme la Corée, l’Algérie avait aussi fait le pari de l’industrie. Mais la comparaison s’arrête là. La Corée avait privilégié au départ les industries de substitution à l’importation et s’est positionnée dans l’exportation. Le développement de l’industrie lourde est venu après. A la même période, notre pays a fait le choix des " industries industrialisantes ", c’est-à-dire l’industrie lourde qui devait conduire dans une deuxième étape au développement des industries de transformation, ce qu’on appelle la substitution aux importations. Il fallait contenir la demande par le système des quotas en attendant que l’offre intérieure prenne le relais. L’agriculture n’a pas suivi et on a fonctionnarisé tous les secteurs. Des erreurs historiques mêlées à des hésitations et des visions tronquées de l’avenir ont tout remis en cause, ce qui a retardé le développement avant son blocage. Mais il se trouve dans ce tumulte industriel que l’Algérie avait pratiquement initié des investissements dans l’électronique grand public et professionnelle, en même temps que la Corée, au milieu des années soixante, et Sidi Bel Abbès était promue au rang de pôle industriel intégré et spécialisé. Et par un grand détour de l’histoire, c’est le géant coréen de l’électronique LG qui va peut-être préserver ce site industriel en perte de vitesse. Le processus d’industrialisation n’ayant pas été mené à son terme pour des motifs internes (d’ordre politique, social, administratif…) et externes (retournement du marché pétrolier, endettement, troubles sociaux…), l’Algérie s’est alors déconnectée du reste du monde, la suite, on la connaît, on est toujours dépendant de la rente pétrolière et l’industrie est au point mort, à peine 3 à 5% du PIB. L’Algérie peut-elle s’inspirer du modèle coréen après avoir échoué dans sa tentative de construire une économie moderne fondée sur la production ? La réussite coréenne a été possible grâce à une conjonction de facteurs qui n’existe plus en Algérie. Le choix du libéralisme décrété depuis deux décennies n’est pas favorable à l’adoption d’un modèle de développement de type coréen quoique l’Algérie soit déjà passée par là. En effet, le dirigisme étatique a été la clé de la réussite coréenne : protectionnisme très élevé préservant les marchés intérieurs, secteurs prioritaires auxquels l’Etat accorde tous les avantages, système bancaire totalement contrôlé par l’Etat (les banques sont considérées comme de simples guichets qui " exécutent " la politique du ministère des Finances). Ensuite, le contexte mondial était celui des trente glorieuses années avec une croissance très forte en Europe et au Japon grâce au Plan Marchal mis en œuvre par les Américains pour aider ces pays à redémarrer leurs économies au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Depuis, la croissance mondiale s’est ralentie et la concurrence entre les pays en voie de développement est de plus en plus dure. L’instauration d’une zone de libre-échange avec l’Union européenne à terme privera les autorités algériennes de toute politique commerciale. L’adhésion à l’OMC qui est une bonne chose ne nous fera pas prospérer davantage si notre agriculture ainsi que notre tissu industriel dépérissent encore plus. Des rendez-vous importants qu’on risque encore de rater. Il faut savoir qu’au nom de la croissance, deux générations de Coréens ont été sacrifiées. Les libertés publiques ont été occultées et les ouvriers ont travaillé dans des conditions atroces qui rappellent celles des bagnards. Comme les Algériens, les Coréens ont connu leurs années de galère et comme en Algérie, la Corée a commencé à se démocratiser à la fin des années 90. Autant en Corée, il y avait une volonté institutionnelle d’aller de l’avant, autant en Algérie, au moment décisif, cette volonté manqua terriblement. Il ne peut pas y avoir de développement institutionnel sans volonté, c’est un peu la thèse centrale de l’économiste américain Douglas Cecil North, prix Nobel en 1993.

 

source : http://www.elwatan.com/Le-miracle-coreen-et-le-reve

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Malheureusement on ne peut que faire le constat amer de la situation du sous développement de notre pays par rapport a la Corée

 

Bravo Monsieur le journaliste pour votre article comme on les aime

Les algériens l`ont rêvé , les coréens l`ont fait

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  • 2 years later...
salam

 

juste pour remonter le sujet

 

I actually brought this up in one of the discussions here in this forum, but some members always take it personal when you criticize Algeria or it's government and I noticed they can't hold an honest and reasonable debate when it comes to their own country. It's really sad because that's the only way to move forward.

 

Google Translate:

En fait, j'ai soulevé ce point dans l'un des discussions ici dans ce forum, mais certains membres toujours le prendre personnelles lorsque vous critiquez l'Algérie ou c'est le gouvernement et j'ai remarqué qu'ils ne peuvent pas tenir un débat honnête et raisonnable quand il s'agit de leur propre pays. C'est vraiment triste parce que c'est la seule façon d'avancer.

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Quand on veut on peut

 

C'est vrai, mais notre problème c'est qu'on veut pas, quand on sait que même la classe moyenne profite de la situation :( Je vous donne juste un exemple sur eNahb wa eSSerka wal kharab, un membre de ma famille (pas la petite famille heureusement), n'arrête pas de critiquer son DG, le je sais pas quoi, de dire que c'est des voleurs ...etc alors que le gars lui même, par son poste de cariste pique tout ce qui bouge, mèches de perceuse, consommable pour fer à souder, l'appareil lui même, trafique, fraude tout le temps avec des faux accidents de travail, revend ces accidents pour encaisser quelques centaines de milliers de dinars ....etc ce genre d'individus n'a aucun intérêt que les choses bougent, même si ils n'arrêtent pas de râler et d'accuser la hiérarchie de voleurs (même si c'est vrai), bref, tout ça pour dire que si une révolution y'aura, n'oublions pas de nettoyer toutes les couches de notre société.

 

Une autre chose, je respecte el marhoum Boumedien, mais je pense qu'il n'était pas du tout fait pour diriger un pays, son entourage avait tellement peur de lui qu'on osait pas lui dire quand il était à coté de la plaque ! et cette peur était justifiée selon des témoignages, ils subventionnait tout ce qui bougeait pour faire taire le peuple, et en parlant de ça, je m'amuse quand j'entends des vieux dire : "eh, zmen boumedien zmen el khir, tout était accessible....etc", à cette époque, au lieu d'encourager le travail, l'effort, on encourageait la fainéantise, on donnait des salaires fixes à des agriculteurs, on voulait griller des étapes en pensant qu'on était un peuple d'élite, directement on s'était lancé dans je cite : "Essina3a eTakila" :D n'importe quelle trisomique saurait que pour pouvoir maitriser la fabrication d'un boulon, il fallait tout d'abord savoir à quoi il allait servir et savoir monter des machines complexes grâces à des pièces déjà usinées.....La chine, la corée du sud, ont commencé par importer de vielles usines européennes, de maitriser les process de base, puis de prétendre comprendre leur fonctionnement pour enfin prétendre pouvoir construire mieux !!

 

En plus, la corée du sud, le japon n'ont aucune ressource naturelle, vraiment AUCUNE !!!! ils importent presque toute leur matière première !! NOUS, on avait tout, vraiment tout !! tous les minéraux li Khlak Rabi, même l'Uranium les montagne du Hogar sot blindées !!!

 

 

 

Bref, woulah kalbi yetghani quand je pense que dans les années 60, on était plus développés que le Japon et la Corée et qu'ils leur a suffit d'une quinzaine d'années pour rebondir :(

 

Mais bon, je me fais du mal pour rien, kayen Rabi et Nchalah lebled tetnaka de l'intérieur, que toutes la racaille qui ruine le bled paie, et fi dounya avant el akhira, et nchalah qu'il y'aura chabiba qui acceptera le fait que nos parents ont fait QUE des conneries et qu'on a la responsabilité de les rectifier, même si pour cela, on devait donner des fessées aux plus âgés.

Modifié par mouradski
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