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Gouvernement Algérien : A quoi servent les ministres ?


Hicham

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Gouvernement,A quoi servent les ministres?

 

Dans les pays où les ministres ont servi à quelque chose, les villes sont propres.

 

L’interchangeabilité des hommes est une bonne chose. Elle rend l’individu non indispensable en permettant de le remplacer à tout moment par quelqu’un d’autre. To^^^^ois, elle suppose deux conditions: d’abord, il faut que le travail à faire soit le même et ensuite que ces hommes aient les mêmes aptitudes. C’est, en quelque sorte, comme des pièces détachées qui sont complètement identiques et occupent les mêmes places. Dès que l’une est usée, on la remplace et on continue.

 

Lorsqu’on regarde ce qui se passe chez nous depuis toujours, on constate que nos ministres sont non seulement interchangeables, mais qu’ils ont une très grande aptitude à l’être. Ils passent d’un département ministériel à un autre sans problème et, à chaque fois, ils y glissent comme une main dans un gant. Jamais un ministre ne s’est plaint de ne pas être à sa place et, à chaque changement, ils se retrouvent tous, dans leur élément. Ils passent aisément de la santé au transport, de l’agriculture à la santé, de la solidarité nationale à la santé, du transport à l’intérieur, de la recherche scientifique à la solidarité nationale, de l’économie aux affaires étrangères, de la communication à la jeunesse, de l’enseignement supérieur à la jeunesse, de la jeunesse à l’éducation nationale, etc….. Les ministres vont et viennent sans que nous ayons, pour autant, le sentiment qu’ils aient le moindre problème d’adaptation ou de capacités. Et cela dure depuis toujours. Il n’y a qu’à jeter un regard dans le rétroviseur de notre pays!

Dans le secteur de l’éducation, il y a des objectifs et des défis différents de ceux que l’on retrouve dans celui de la santé, du transport ou de l’agriculture, Là, il est nécessaire de réfléchir à l’éducation des générations. Comment faire pour que les connaissances dispensées et l’apprentissage organisé rendent nos futures générations compétitives et aptes à résoudre les problèmes de leur pays. Ailleurs, il s’agit de résoudre des problèmes de nature différente, comme assurer le soin et un niveau de santé appréciable à tous les Algériens, réfléchir sur les modes et modalités de transport pour décongestionner les villes et le pays, oeuvrer pour réduire la dépendance alimentaire… Le travail à faire dans les départements ministériels n’est donc pas le même. Par ailleurs, les ministres eux-mêmes n’ont ni les mêmes aptitudes, ni les mêmes capacités ni, encore moins, les mêmes compétences. Ils n’ont ni le même niveau d’instruction, ni la même philosophie, ni la même spécialité, ni les mêmes passions, ni la même expérience. Et, de ce fait, leurs réactions ne peuvent être les mêmes parce que leur appréciation des problèmes, et des solutions à envisager, ne peuvent pas être les mêmes.Le travail à accomplir n’est pas le même et ceux qui doivent l’effectuer ne sont pas identiques, d’où alors avons-nous tiré cette facilité de les substituer fréquemment les uns aux autres?

Cette interchangeabilité parfaite des ministres, qui a sévi depuis toujours chez nous, ne répond donc pas aux conditions que nous avons citées plus haut. Et pourtant cela a toujours fonctionné ainsi. Comment l’expliquer?

Il y a, à notre avis, plusieurs versions de la chose. La première, c’est que nos ministres sont tellement «costauds» qu’ils n’ont aucune peine à passer d’un ministère à un autre. Leurs capacités sont si larges et leurs aptitudes si grandes qu’elles embrassent toutes les spécialités et concernent tous les secteurs. Cette explication n’est ni réelle ni réaliste. Nulle part dans le monde, il n’existe pareille chose. Heureusement d’ailleurs!

La seconde explication à ce ballet continu des ministres, c’est que le travail à faire soit minime dans tous les secteurs et, dans ce cas, il n’est pas besoin de capacités particulières ou même de talent quelconque. Ceci, non plus, n’est pas vrai. Les nations ont toujours des problèmes à résoudre et, à ce niveau, les problèmes sont toujours sérieux et à prendre avec sérieux. Chez nous, un peu plus que chez certains, un peu moins que chez d’autres, il existe beaucoup de problèmes à résoudre et dans des urgences différentes. De la simple routine à la plus haute urgence. Alors, cette seconde explication ne peut pas marcher. La troisième possibilité, c’est que nos ministres n’ont rien à faire ou croient n’avoir rien à faire. Et ne rien faire, tout le monde sait le faire. Dans chaque département ministériel, il y a des directions, des sous-directions et des services qui s’occupent, chacun dans les limites de ses compétences, à faire fonctionner le ministère. Qu’un ministre arrive ou qu’il parte, cela ne change absolument rien, ou presque, car ce sont toujours les mêmes qui font le boulot. Un ministre dans ce cas, ça sert à parapher et à représenter le ministère devant les médias. Rien de plus!

C’est cette troisième possibilité qui pourrait, le mieux, expliquer pourquoi et comment les ministres d’un pays peuvent être parfaitement interchangeables si interchangeables qu’ils deviennent inutiles. Mais si tel est le cas, alors une question reste à poser: du moment que les ministres ne font rien, pourquoi avoir des ministres?

Cette question mérite sérieusement d’être posée car s’il fallait attendre qu’arrive un Premier ministre pour demander à ce que le citoyen soit bien traité par l’administration, on est en droit de se demander ce que faisaient les ministres jusque- là. Dans les pays où les ministres ont fait quelque chose, on ne parle plus de bien traiter les citoyens par l’administration car le «e-government» est bien avancé et les citoyens n’y ont plus besoin, ou presque, de se présenter aux bureaux administratifs. Qu’en est-il chez nous à propos?

Dans les pays où les ministres ont servi à quelque chose, les citoyens ne sont pas dans l’obligation de couper la route et d’y brûler les pneus pour revendiquer une distribution équitable des nouveaux logements. Nulle part dans le monde le logement n’est une préoccupation ministérielle. Il n’y a que chez nous que cela se passe ainsi. Est-ce que notre problème de logement à nous est plus grand et plus fort que celui qui se pose au reste de l’humanité ou bien est-ce que notre manière de le gérer est tellement différente que toutes celles qui existent? Partout ailleurs c’est la mairie qui s’occupe de ce problème, et la mairie seule! S’il fallait que ce soit le Premier ministre lui-même qui se penche sur les solutions à apporter au problème de logement, on ne peut s’empêcher de se demander à quoi servent des ministres chez nous et, aussi, à quoi sert un maire?

Dans les pays où les ministres ont servi à quelque chose, les villes sont propres ou, du moins, elles ne sont pas sales. S’il fallait attendre que le Premier ministre pose le problème de la propreté de nos villes et villages, pourquoi avions-nous besoin d’avoir des maires et pourquoi avions-nous besoin d’avoir des ministres? Alors, encore une fois, un ministre, cela sert réellement à quoi?


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