[Xbox 360] Le grand lifting

La nouvelle interface d’accès aux jeux. DR

Microsoft a tout fait pour donner l’impression qu’il s’agissait d’un événement majeur dans l’industrie du jeu vidéo : campagne publicitaire très coûteuse, déclarations à l’emporte-pièce (« probablement le plus grand moment de l’histoire d’Internet », selon Aaron Greenberg de Microsoft, on ne s’en lasse pas), vidéos de présentation hebdomadaires depuis des mois... Il s’agit bien entendu de la « nouvelle expérience Xbox » (ahem), autrement dit tout simplement d’une mise à jour logicielle de la Xbox 360, qui ajoute de nouvelles fonctionnalités et une interface revue.

Après des mois de teasing, Microsoft a donc mis automatiquement à jour hier les consoles connectées au net. La mise à jour ne dure que quelques minutes. Pour les joueurs non connectés, les prochains jeux à venir sur la console devraient se charger d’installer la mise à jour. Impossible à rater après redémarrage de la console, la nouvelle interface est plus propre, cohérente et réactive que celle que se traînait la console de Microsoft depuis trois ans. Elle occupe enfin correctement l’écran (là où la précédente se contentait souvent de colonnes coincées sur les côtés) et est plus simple et plus agréable à utiliser. Et, bonne nouvelle, les publicités pour les différents jeux de la console sont nettement moins envahissantes.

Deuxième gros chantier : les avatars. Autrement dit, un pompage évident, avec deux ans de retard, des Mii de Nintendo. Des petits personnages (il est obligatoire de s’en créer un lors de la mise à jour) que l’on peut façonner et habiller comme on veut. Pour rendre le processus de création le moins pénible possible, quelques dizaines d’avatars tout faits sont proposés par défaut, et il suffira ensuite de les modifier pour obtenir le sien. Pour Microsoft, il s’agit de tenter de séduire le public de la Wii (une tactique déjà amorcée avec les baisses de prix de la console, désormais bien moins chère que celle de Nintendo)... mais aussi de se faire un petit peu d’argent au passage. Le constructeur a ainsi déjà annoncé que des packs de vêtements seraient mis en vente l’an prochain pour ceux qui souhaitent jouer à la poupée. Ce qui explique peut-être pourquoi le choix de vêtements est aussi limité pour l’instant.

Le principal intérêt des avatars est pour l’instant de les montrer à ses amis virtuels. Ce qui est, par ailleurs, la seule partie de l’interface qui ait plus régressé que progressé avec la mise à jour. Mais comme les Mii sur Wii, les avatars peuvent s’intégrer aux jeux de la Xbox 360. Sur la console de Microsoft, c’est cependant très limité pour l’instant, avec une poignée de jeux seulement qui en profitent : UNO, Bomberman, Scene It : Box-Office et A Kingdom for Keflings. Ce dernier, sorti pour l’occasion sur Xbox Live Arcade, est un mélange qui prend plutôt très bien de city builder allegé et de micro-management à la façon des jeux de stratégie.

A Kingdom for Keflings. DR

L’arrivée de la mise à jour marque aussi la disponibilité des Xbox Community Games, près d’un an après leur annonce. Microsoft est resté très discret sur cette nouveauté, qui ajoute une nouvelle section à la boutique en ligne de la console. Les Community Games sont des jeux créés par des amateurs et vendus entre 3 et 10 euros. Une version de démonstration est disponible pour chaque, mais l’utilisation est limitée à quelques minutes... ce qui implique souvent d’être coupé en plein didactitiel. Dommage. On y trouve de tout, et principalement des shoot’em ups classiques, mais aussi quelques projets intéressants : dans In The Pit, il s’agira d’aller manger de malheureuses victimes dans le noir complet, en se repérant uniquement avec le bruit de leur respiration et leurs cris ; Colosseum est un beat’em all un peu lent, mais avec un système de contrôle original ; enfin, Blow est sans doute la première perle à sortir des Community Games. Développé par David Flook, le jeu est un mélange reposant de The Incredible Machine (ou, plus récemment, de Crazy Machines 2) et de Soul Bubbles, et aurait mérité une sortie moins anonyme. On pourra aussi regretter l’absence dans les Community Games européens de Weapon of Choice, pour l’instant limité à l’Amérique du Nord.

Blow. DR

Enfin, la nouvelle fonctionnalité la moins visible de cette « nouvelle expérience » est la possibilité d’« installer » les jeux sur le disque dur de la console, pour ceux qui disposent d’un espace suffisant (environ 6 Go par jeu). En fait d’installation, il s’agit d’une simple copie du DVD vers le disque dur de la console, et pas d’un processus d’installation comme on peut en voir sous Windows. La manipulation a deux intérêts : améliorer un peu les temps de chargement (la différence est notable, mais insuffisante pour justifier à elle seule l’espace disque occupé) et surtout réduire le bruit de la console, puisque le lecteur DVD, particulièrement bruyant sur Xbox 360, n’est pas utilisé quand le jeu est copié sur disque. Il faut cependant toujours, et c’est là l’inconvénient, que le DVD du jeu soit dans le lecteur pour jouer, sans doute afin de limiter le piratage. Ceux qui espéraient copier tous leurs jeux sur disque dur et ranger leurs boîtes de jeux à la cave en seront pour leurs frais.

Source : Libération.