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«Il y a un plan pour détruire la nation dans sa conscience»


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[h=2] Me Mostefa Bouchachi, président de la Ligue de défense des droits de l’homme (LADDH), est monté au créneau pour dénoncer l’anesthésie inoculée par le pouvoir dans toute la société civile.

[/h] Dans un entretien accordé au journal électronique La Nation, l’avocat et président de la LADDH a fait un réquisitoire sans appel contre l’œuvre du pouvoir de «destruction des institutions de l’Etat et en même temps d’anéantissement de la conscience».

Maître Bouchachi condamne aussi la démission de l’élite algérienne face à ce travail d’atteinte systématique contre les libertés, le droit et la primauté du pouvoir sur la loi. «Je ne fais pas de reproche au citoyen ordinaire. Le plus grave est la situation de démission collective des avocats, journalistes, intellectuels et élites au sens large», dit-il dans cet entretien, analysant l’état de déliquescence avancée du système judiciaire. A la question de savoir pourquoi il y a une tendance forte au sein de la société à résoudre les problèmes à travers les institutions sociales traditionnelles, le président de la LADDH répond que «le métier d’avocat et la magistrature sont à l’image de la société.

Ce système est corrompu et la plupart des institutions sont sans crédibilité. Et cela ne se limite pas aux seules institutions de l’Etat. Je crois que le plus grave et le plus dangereux est qu’il existe un plan pour détruire la nation dans sa conscience même». Maître Bouchachi argumente : «Nous sommes face à un Etat et à un régime qui disposent de tous les laboratoires. Il est difficile de croire que ce qui se passe se limite à de simples erreurs de gestion. Il y a au contraire une entreprise de destruction des institutions de l’Etat et, en même temps, un anéantissement de la conscience chez les gens de ce pays. Cela concerne toutes les institutions de l’Etat et toutes les professions.» Mostefa Bouchachi estime que derrière cela se cache un plan : «La destruction de l’université, de la magistrature, de la profession d’avocat et d’autres institutions n’est pas une opération spontanée mais planifiée.» Il souligne aussi que si «les régimes arabes ont des similitudes, le régime algérien est le plus sordide dans le domaine de la destruction de la conscience de la nation et des institutions».

Et de préciser : «En Tunisie, malgré la dictature et la corruption, le régime a essayé de s’inscrire dans l’histoire à travers certains projets. En Algérie la dictature est sans programme, elle est sans but ; c’est une dictature sans vision, une dictature qui gère le pays au jour le jour ; une dictature où le régime entreprend de détruire les cadres compétents et à les éloigner des centres de décision économiques, culturels et sociaux. Le régime n’est même pas en mesure de travailler pour lui-même. C’est une situation qui laisse perplexe.» Me Bouchachi note que les conséquences de ce plan de destruction de la nation sont dramatiques sur la société.

 

La profession d’avocat absente du terrain de la lutte pour les droits

 

«Le résultat est cette tendance forte à l’égoïsme, à l’individualisme ; il n’existe pas au sein de la société de lutte pour les principes, pour l’Etat de droit, pour la justice et la liberté. Il y a des luttes sociales pour des revendications matérielles, pour un secteur ou pour une catégorie. Cela vaut également pour la profession d’avocat qui, en tant qu’institution de défense, doit normalement mettre fin à une situation où le pouvoir judiciaire est entre les mains d’un régime. Dans cette profession, au cours de la dernière décennie, on ne s’est pas insurgé quand des affaires de torture ont été posées, quand des citoyens ont été tués dans des prisons, quand les tribunaux spéciaux ont été mis en place. Durant toute cette période, cette profession a été absente mais elle s’est subitement manifestée quand a été soumise la loi régissant la profession d’avocat. Soyons clairs : les revendications des avocats sont légitimes mais leur acceptation de la situation qui a prévalu, leur acceptation de se transformer en pur décor sont des indices de situation de destruction des consciences.»

Et d’enchaîner : «Je ne connais pas un seul juge qui a la capacité ou le courage moral de convoquer un responsable, sécuritaire ou non sécuritaire. Au cours des deux dernières semaines, dans le cadre du procès des cadres de la Sûreté nationale, parmi lesquels se trouve M. Oultache, les avocats ont demandé un document établi par l’administration de la Sûreté nationale soulignant la légalité des contrats conclus. Il n’aurait pas été honteux si le juge demande le document et que l’administration de la Sûreté nationale refuse de le transmettre. Mais le plus grave est que le juge, qui est tenu par la Constitution, laquelle souligne qu’il n’est soumis qu’à la loi et à conscience, n’a pas osé demander ce document !

Ce juge algérien pourra-t-il convoquer un général alors qu’il n’a même pas osé demander un document ?» Pour Me Bouchachi, une telle situation est due au fait que «les appareils sécuritaires sont au-dessus des institutions et que la magistrature, en Algérie, est une fonction. Le juge ressent qu’il est un fonctionnaire révocable à tout moment et qu’il est sans protection. Le ministère de la Justice n’a plus besoin de faire usage du téléphone pour demander aux juges ce qu’ils doivent faire. Ces juges connaissent les tendances du régime. Et la tendance en vigueur est que plus vous êtes dur, plus vous êtes en phase avec le régime».

Une amertume se dégage des propos de M. Bouchachi qui estime qu’au cours des 20 dernières années, «on a connu un véritable problème de formation qui a nui à la classe moyenne et aux intellectuels. Les universités ne sont plus un lieu de réflexion et de lutte, mais des centres de formation professionnelle». Le mal est profond, affirme M. Bouchachi, qui témoigne : «Au moment des évènements de janvier 2011, j’ai adressé une lettre au bâtonnier national dans laquelle je faisais valoir que les jeunes poursuivis sont des pauvres qui n’ont pas pu exprimer leurs préoccupations de manière pacifique et qu’ils sont des victimes d’un régime autoritaire. J’ai appelé à ce que le syndicat constitue des groupes d’avocats pour les défendre. Le bâtonnier ne m’a pas répondu.

Il a déclaré cependant à la presse ‘nous on ne se mêle pas de politique’. Une attitude contraire à ce qui s’est passé après les évènements d’Octobre 1988. Le syndicat des avocats s’était constitué, au niveau national, pour défendre toutes les victimes. Il y a une régression grave dans les professions juridiques, dans les universités et ailleurs.» Le président de la LADDH considère que le changement est possible mais à la condition que «les élites sortent de leur silence». «Quand le Président décide, quatre mois avant l’élection, de changer la Constitution sans que les enseignants universitaires, les professeurs de droit et de sciences politiques ne bougent pas pour dire que cela ne se fait pas, cela nous donne une idée de l’état de démission collective de la classe instruite dans ce pays», dit-il.

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