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Petit bilan pour grand sommet


Invité salimdz

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Algerie - Petit bilan pour grand sommet

 

le président bouteflika tire des conclusions mitigées de l’upm

 

mardi 15 juillet 2008.

Les atouts de l’Algérie ont été complètement ignorés au sommet fondateur de l’UPM à Paris. Sarkozy a fait de ce rendez-vous une occasion pour la France de briller au Proche-Orient.

 

Après avoir éludé la question par un “chaque chose en son temps”, le président Bouteflika a finalement participé au sommet fondateur de l’Union pour la Méditerranée qui vient d’avoir lieu à Paris. Si le chef de l’État avait donné du fil à retordre à l’Élysée qui a déployé des efforts de persuasion (Bernard Kouchner, deux visites en six mois, François Fillon, en visite à Alger fin juin, et Nicolas Sarkozy, une visite d’État en novembre), il n’en reste pas moins que l’Algérie avait donné son accord de principe pour le rendez-vous du 13 juillet mais qu’elle avait souhaité des éclaircissements sur le contenu, les objectifs et les rôles de chacun dans la configuration politique de l’UPM. Ainsi, la participation du président Abdelaziz Bouteflika au sommet était prévisible même si dans leur ensemble les questions d’Alger sur le projet de Nicolas Sarkozy qui vient de réussir un grand événement diplomatique qui marquera sa carrière, demeurent encore sans réponses. Pas question donc d’adopter “la politique de la chaise vide” ou “de rester en marge” de ce nouveau processus euroméditerranéen né sur les décombres du processus de Barcelone. Des sources proches du dossier considèrent, au lendemain du tomber de rideau sur le sommet fondateur de l’UPM, que “l’étape de Paris était nécessaire mais restait insuffisante” vu la complexité des problèmes à régler dans un bassin méditerranéen qui offre au monde entier un lugubre échantillonnage de conflits.

 

Pas de politique de la chaise vide… et après De la question palestinienne jusqu’à la décolonisation du Sahara occidental en passant par la problématique du développement économique et social qui concerne l’ensemble des États de la rive sud, le sommet de l’UPM n’a pas apporté de solutions propres aux problèmes posés se contentant d’annonces sur des projets dont les agendas d’exécution ainsi que leur financement n’ont pas été définis. De même que le sommet n’a pas réglé la question de la ville devant abriter le secrétariat de l’UPM. Ce qui révélerait, selon des “diplos” à Alger, une absence de consensus au sein des partenaires européens de la France sur les engagements de l’UE entière en faveur des pays de la rive sud. Et lorsque le président Bouteflika lui-même reconnaît “la difficulté de l’entreprise UPM”, c’est qu’au-delà des déclarations de bonnes intentions dont les pays de la rive sud ont été habitués en 13 ans de processus de Barcelone, la concrétisation des projets annoncés à Paris n’est pas aussi évidente qu’elle paraît. Mais au lendemain du show parisien, la même question revient lancinante. Quelle place pour Alger dans l’UPM ? La présence du président Bouteflika a-t-elle apporté un plus à la position de l’Algérie dans le bassin méditerranéen ? Les atouts aussi bien énergétiques qu’économiques ont-ils pesé au sommet ? A priori, cela n’a pas été le cas. Le sommet de l’UPM s’est transformé en une rencontre annexe du processus de paix israélo-arabe parrainée par Washington depuis l’historique poignée de main Arafat-Rabin le 13 septembre 1993 sur la pelouse de la Maison-Blanche.

 

Lorsque Sarkozy veut briller au Proche-Orient Le président Sarkozy aura ainsi réédité une version plus adaptée où la France tient à avoir désormais une position dominante, aux côtés des États-Unis bien entendu, au Proche-Orient. Le rétablissement des relations diplomatiques entre la Syrie et le Liban, la poignée de main Abbas-Olmert et la présence de Bachar Al-Assad au défilé du 14 Juillet ont inévitablement relégué au second plan les dossiers qui constituent les intérêts immédiats et stratégiques de l’Algérie au sommet de l’UPM. Une analyse partagée par l’ancien ministre et ambassadeur, Abdelaziz Rehabi, qui souligne pour sa part que les principaux atouts du pays n’ont pas été mis en avant. “Elle est d’abord le premier client de l’Europe avec presque 30 milliards de dollars d’importation des pays de l’UE. Ensuite, le pays est aussi le premier fournisseur d’énergie – d’autant qu’aujourd’hui les produits énergétiques ne sont plus considérés comme de simples produits marchands – mais, stratégiques et stabilisants. Sans compter que l’Algérie est un partenaire de choix dans la lutte antiterroriste en raison de notre expérience et qu’elle serait la porte de l’Afrique pour les autoroutes de la mer, prévues dans le projet UPM, la porte de l’Europe pour les produits africains, et passage obligé de l’immigration clandestine subsaharienne.” Pour Rehabi, avec des atouts de cette importance, “on ne peut se contenter d’un strapontin à Paris”. Lors d’un Forum des pays de la Méditerranée (Formed) qui a eu lieu en juin dernier à Alger, les pays arabes avaient ainsi demandé des “clarifications sur les conséquences” de l’entrée d’Israël dans l’UPM. L’Algérie avait même réservé officiellement son adhésion au projet. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait ainsi estimé que ce n’était pas à l’UPM de “faire la normalisation” des relations entre Israël et les pays arabes. Mais le même jour, le président Sarkozy avait affirmé que la présence d’Israël ne posait “pas de problème” à des pays arabes comme l’Égypte, la Tunisie et le Maroc. L’Algérie qui est absente de la scène proche-orientale depuis les accords d’Oslo a, cependant, mis beaucoup d’énergie pour convaincre l’opinion publique que ce sommet ne représentait pas une normalisation avec Israël. Un débat complètement dépassé qui, de l’aveu même d’Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, est un faux prétexte en plus du fait que les parties directement concernées par le conflit ainsi que les pays du Golfe entretiennent des relations politiques et économiques avec l’État hébreu. S’il est bien entendu clair que la solidarité d’Alger vis-à-vis de la question palestinienne est demeurée fidèle aux engagements de 1967 et 1973, il n’en reste pas moins que ce dossier ne peut à lui seul justifier l’échec de l’absence des points de vue algériens au sommet de l’UPM.

 

Le financement des projets, un casse-tête en perspective Sur un plan pratique, il faut dire que la question du financement des projets se présente comme un véritable casse-tête en perspective. Il faut savoir que quatre domaines déjà identifiés ont été retenus au sommet fondateur de Paris. Il s’agit de la dépollution de la grande bleue, de l’autoroute de la mer, de la lutte contre les catastrophes naturelles et le développement de l’énergie solaire. Il faut ajouter à cela, le renforcement de la coopération entre les entreprises et la création d’une université méditerranéenne. La Banque européenne d’investissement (BEI) a déjà averti que l’enveloppe concernant les projets de dépollution avoisinerait les 2,1 milliards d’euros. Ainsi, pour la BEI, principal banquier de l’UPM, il n’est pas évident que les membres de l’UE donnent leur accord pour puiser dans les fonds communautaires. Ce à quoi répond Benita Ferrero Waldner, la commissaire européenne aux Relations extérieures, en estimant qu’il s’agit désormais de miser sur les capitaux privés. Et là la question devient lancinante. Qui serait intéressé par ce genre d’investissement hautement politique ? Dans les pays de la rive sud de la Méditerranée, les capitaux aussi bien publics que privés de l’UE sont déjà présents dans les régions qu’ils considèrent stratégiques pour leur profit. Face à cette équation tout à fait légitime, Paris songe à faire appel à des fonds souverains du Moyen-Orient, susceptibles d’être associés à des projets énergétiques. La Caisse des dépôts française et son homologue italienne (Cassa Depositi et Prestiti) ont annoncé le lancement d’un fonds destiné à investir, à hauteur de 600 millions d’euros, dans les infrastructures urbaines, de transport et d’énergie. Et là encore, l’Algérie en tirera-t-elle profit ? Rien de moins sûr lorsqu’on sait que le pays n’a bénéficié que d’un financement de 300 millions d’euros dans le cadre du programme Meda (processus de Barcelone), alors que le Maroc en a tiré plus d’un milliards d’euros. Se pose ainsi la problématique de l’action diplomatique de l’Algérie qualifiée de “moins agressive” par rapport à nos voisins maghrébins. Ainsi, la diplomatie, qui s’est engagée depuis le 30 avril dernier à attirer les capitaux extérieurs dans le développement du pays, devrait d’abord commencer par faire valoir comme il se doit ses principaux atouts par une stratégie agressive afin de convaincre ses partenaires de la portée de son action.

 

source : Liberté

 

source : http://algerie.actudz.com/article2399.html

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