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Enquête sur la galère des diplômés chômeurs


Invité salimdz

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Invité salimdz

Les jeunes universitaires peinent à trouver des postes d’emploi

Enquête sur la galère des diplômés chômeurs

 

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L’enseignement supérieur produit actuellement 120 000 universitaires chaque année. Le chiffre atteindra, selon la projection des experts, 330 000 en 2024. Le taux de chômage des universitaires, estimé à 14% des sans-emploi, suivra inexorablement la courbe ascendante du nombre des diplômés. Pourtant, la proportion des étudiants est faible au sein de la population des 15-25 ans, dans un pays qui connaît une économie émergente.

 

Dans l’absolu, un diplôme universitaire est assimilé à un sésame qui ouvre la voie à de belles carrières professionnelles. Il est synonyme, en Algérie, d’un document anodin inclus dans le dossier de candidature pour un hypothétique recrutement. Si l’on se plaignait, il y a quelques années, des inégalités et injustices d’accès à la promotion, il est devenu courant d’évoquer tout court les difficultés d’accès à un emploi. Des milliers d’universitaires n’ont souvent pas le temps d’apprécier leur nouveau statut qu’ils déchantent face aux embûches posées dans la recherche d’un emploi. “Il ne faut plus avoir de piston pour obtenir un travail, mais juste pour déposer son CV dans les entreprises puis de faire valoir ses qualifications dans un entretien d’embauche”, raconte une licenciée de l’Institut des sciences commerciales (promotion 2007). Bien que débrouillarde, très communicative et qualifiée, elle a attendu six mois avant d’être recrutée dans une grosse boîte de téléphonie mobile. Son parcours est plutôt lisse comparativement à d’autres diplômés, qui se reconvertissent souvent dans des domaines d’activité diamétralement opposés à leurs études. M. Annan, directeur de l’emploi et de l’insertion au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, explique le phénomène du chômage des universitaires par la démocratisation de l’enseignement supérieur, rendue possible par d’importants transferts publics vers les universités. “La restauration et l’hébergement sont quasiment gratuits. L’État a créé des conditions optimales pour l’accès à l’enseignement universitaire.” Djamel Ferroukhi, chercheur associé au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) et enseignant en sciences économiques à l’université de Dély Ibrahim, contredit cette thèse en affirmant que la proportion des étudiants est faible par rapport à la tranche d’âge 15-25 ans. Une enquête du Centre national d’études et d’analyses pour la population et le développement (Ceneap), menée en 2005, a montré que sur 100 élèves de six ans, inscrits en première année du cycle primaire, 9 réussissent à l’examen du baccalauréat, et seulement 5 obtiennent un diplôme universitaire. Cela représente, néanmoins, 120 000 nouveaux diplômés sur le marché du travail chaque année (statistique du ministère de l’Enseignement supérieur). L’Agence nationale de l’emploi (Anem) a marqué, au 31 décembre 2007, l’inscription de 194 396 universitaires demandeurs d’emploi sur un total de 887 000 dossiers. Ce qui représente environ 20 % des chômeurs enregistrés auprès de l’agence. Au département de Tayeb Louh, on évalue le taux de diplômés universitaires à la recherche d’une activité professionnelle rémunérée à 14% sur le nombre global des sans-emploi lesquels représentent environ 4 millions de personnes eu égard au taux officiel de chômage établi à 13% pour l’année écoulée. “Le fait qu’il n’y ait pas encore d’équilibre entre le niveau de l’offre et celui de la demande, le chômage des diplômés universitaires est une réalité”, affirme M. Annan. Il précise que le pays améliore considérablement l’environnement de l’investissement hors hydrocarbures. L’impact de cet effort n’est, toutefois, pas encore visible. Au-delà, il existe une distorsion flagrante entre les formations dispensées dans les universités algériennes et les besoins du marché du travail. “Au-delà de la quantité des diplômés, la qualité de la formation pose problème. Le système productif et le système éducatif évoluent en se tournant le dos”, analyse M. Ferroukhi. Pour cette année, le ministre de l’Éducation nationale mise sur un taux de 75% de réussite à l’examen du baccalauréat. Le pari peut être gagné. Son collègue de l’Enseignement supérieur devra alors jouer serré pour garantir une place pédagogique à tous les bacheliers. Il était déjà ardu de placer les lauréats des deux dernières années avec un taux de réussite avoisinant 45%. Le ministère de l’Enseignement supérieur a simplement pourvu des filières qui n’ouvrent pratiquement aucune perspective professionnelle. Les diplômés en sciences islamiques, biologie, géologie, sciences de la mer, statistiques… se heurtent à une rigidité de recrutement sans précédent. A contrario, des formations plus flexibles comme les sciences commerciales, l’informatique, les sciences juridiques spécialisées, l’économie de gestion, ou celles liées aux secteur du bâtiment en pleine expansion (l’architecture, le génie civil, les travaux publics… ) connaissent des périodes de chômage relativement plus courtes. “Le système productif exige des diplômes compétents et non plus qualifiés pour un poste de travail quel qu’il soit”, explique Djamel Ferroukhi.

Besoin d’actualiser la nomenclature des métiers

 

Une multitude de groupes financiers et industriels étrangers s’installent en Algérie. S’ils ramènent le personnel dirigeant, ils embauchent, parmi les cadres algériens, les meilleurs profils, dans le souci de rentabiliser parfaitement la masse salariale.

 

“Le marché du travail a besoin de veille technologique et d’une actualisation régulière de la nomenclature des métiers. C’est à partir de là que les programmes de l’université doivent s’adapter”, ajoute M. Ferroukhi. Ayant mené une recherche sur l’emploi des universitaires, il déroule le film de l’évolution du marché du travail. De 1962 au milieu des années 1980, le pays souffrait d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée par un diplôme universitaire. “Tous les diplômés étaient systématiquement placés à des postes de responsabilité administrative, et très peu dans le secteur productif”, dit-il. Il indique que toutes les enquêtes de l’Office national des statistiques (ONS), menées pendant cette période, donnait un taux de chômage nul. À partir de 1986, l’accroissement des sortants des universités a coïncidé avec la crise économique induite par la chute des prix du pétrole. “Si jusqu’à 1995, le taux de chômage des universitaires demeurait acceptable, le phénomène a explosé à partir de cette année-là”, développe l’enseignant. Il préconise une aggravation de la crise du fait de l’augmentation substantielle des universitaires. À l’horizon 2024, l’enseignement supérieur produira 330 000 nouveaux diplômés, chaque année, soit le triple du nombre actuel (projection du chercheur et de son équipe qui travaillent sur un projet relatif aux “prospectives en matière de qualification et de professions et relation formation-emploi”). “Pour faire face à cette situation, il faut faire des investissements productifs dans le secteur industriel. Les PME-PMI sont des créateurs d’emploi”, suggère-t-il. Malheureusement, il constate une absence de stratégie industrielle compensée par un traitement social du chômage. Le directeur de l’emploi et de la réinsertion au ministère du Travail assure, pour sa part, que le secteur économique absorbera, à moyen et long terme, tous les universitaires sans emploi. Il dit que les résultats des investissements en cours seront probants dans quelques années. “Notre objectif est d’inspirer la création de 400 000 recrutements, à moyen terme, dans l’administration et le secteur économique.” En attendant, “l’État doit accompagner les diplômés de filières saturées”, estime-t-il. Il expose, à cet effet, le plan de l’emploi, préparé par le ministère de tutelle et endossé dernièrement par le conseil de gouvernement. Ce plan met en œuvre un mécanisme innovant pour l’insertion professionnelle des universitaires après ce qui est considéré comme l’échec du dispositif lié au contrats du préemploi, effectif depuis 1998 (voir article sur ce dispositif défendu par le directeur général de l’Agence de développement social). L’idée est de relever le taux de recrutements par un contrat à durée indéterminée de 12% (valeur actuelle) à 33% d’ici l’an 2013. Deux formules sont proposées aux diplômés. La première assiste l’émergence d’une activité professionnelle libérale par l’octroi de crédit particulier. La seconde se présente sous la forme d’un contrat d’insertion des diplômés (CID), segmenté en deux options. La formation sur site est financée à hauteur de 60% sur le budget de l’État avec possibilité de participer au salaire du stagiaire s’il est recruté au terme de sa formation, pendant 3 ans, à raison de 12 300 DA par mois. L’État contribue au salaire de l’universitaire, embauché avec un contrat de travail aidé, pendant 3 ans, de manière dégressive (estimation de l’aide, 12 000 DA la première année). En parallèle à ce dispositif, le gouvernement intégrera à la loi de finances complémentaire ou à celle de finances pour 2009 des mesures incitatives au recrutement, supplémentaires à celles déjà en vigueur. Il entreprendra une action sur la fiscalité et la parafiscalité, auxquelles est assujetti l’employeur.

 

source : http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=95695&titre=Enqu%EAte%20sur%20la%20gal%E8re%20%20des%20dipl%F4m%E9s%20ch%F4meurs

 

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