Aller au contenu
Règlement du forum ×
IPTV et arnaques ×

Le boom des mariages par la “Fatiha”


Invité salimdz

Messages recommandés

Invité salimdz

Les couples officialisent de moins en moins devant l’administration

Le boom des mariages par la “Fatiha”

98179.jpg

 

Selon des estimations officieuses, le phénomène du mariage par la Fatiha est en train d’affoler tous les compteurs. Si en période estivale, le temps est aux cortèges nuptiaux, le reste de l’année les liaisons s’“officialisent” à l’abri de l’intimité familiale. Loin des cachets ronds de l’administration civile, des couples s’unissent par la seule volonté de la Fatiha, en présence d’un taleb et de deux témoins.

Peu de monde requis donc et un minimum de préparation demandée pour sceller un mariage “à l’ancienne” de plus en plus prisé, et pour différentes raisons. Licite aux yeux de la religion, cette union semble faire l’affaire de beaucoup de couples qui n’hésitent plus à franchir le pas. Un premier temps, marginalisé dans l’esprit et regardé d’un œil suspicieux, puisque frappé du sceau du secret et de l’intimité, le mariage par la Fatiha est entré dans les mœurs et, signe des temps, il est de plus en plus recherché même chez les filles de “bonnes” familles. L’essentiel est de ne pas rester en rade sur l’autoroute des “célibataires malgré eux”. Kenza, 40 ans, enseignante dans un lycée de la périphérie d’Oran est catégorique à ce sujet. “Je suis preneuse”, résumera-t-elle la situation. Mignonne, élancée, Kenza n’a pourtant pas le profil d’une femme à marier. Son physique plutôt agréable et son ouverture d’esprit lui ont, à plusieurs fois, joué de mauvais tours. Agacée par son manque d’initiative et son désespoir à rencontrer le prince charmant, Kenza se dit prête à convoler en justes noces même si c’est à travers un mariage par la Fatiha. “Et alors, où est le mal ? Si c’est permis par l’Islam, je ne vois pas trop où ça peut coincer”, dira-t-elle.

 

Consciente des difficultés de trouver un mari “idéal”, elle se veut un brin philosophe. “À mon âge, je ne vais sûrement pas épouser quelqu’un pour sa beauté ni pour son esprit. Je veux me caser et presque tous les hommes intéressants sont déjà pris”. Le mariage par la Fatiha est une porte de secours pour nombre de femmes qui se retrouvent seules, trahies par le cours de la vie. Selon B. Sadek, sociologue, cette option, même si elle présente des aspects négatifs ou plutôt débouche sur des conséquences parfois dramatiques, s’inscrit dans la logique du moment. “On ne peut pas reprocher à deux personnes de s’unir quelle que soit la nature de cette union, d’autant plus qu’elle est licite”, s’étonne-t-il d’une levée de boucliers contre cette pratique. “Pourquoi ce phénomène, s’interroge-t-il, ce mariage a de tout temps existé, chez nous et ailleurs, alors pourquoi cherche-t-on à le stigmatiser ?” Pour notre interlocuteur, le mariage par la Fatiha a permis de dégoupiller pas mal de drames familiaux et de résoudre des cas extrêmes qui se seraient facilement réglés dans le sang. Même s’il estime que c’est une solution qui ne peut durer dans le temps, notre sociologue affiche, en revanche, une farouche opposition à ses détracteurs. “Même avec des conséquences fâcheuses, cela vaut mieux que la débauche ou le concubinage”, affirme-t-il. B. Sadek cherche pourtant à relativiser l’ampleur du phénomène en l’absence de toutes statistiques vérifiables. Souad, Soussou, pour le milieu, avoue s’être rangée après sa rencontre avec Ahmed, un client quinquagénaire.

Des vies et des chiffres

“C’était ce que les filles appellent un régulier, ils venaient me voir une ou deux fois par semaine et avec le temps on a sympathisé. Il m’a prise en pitié ou je ne sais quoi, et il m’a proposé le mariage par la Fatiha”.

Souad ne se fera pas prier et, depuis, elle se sent moins rejetée par les siens. “Cela a changé pour moi. Ce n’est pas la belle vie, mais ça m’a permis de sortir du milieu. J’en connais beaucoup comme moi qui se sont mariées avec des mecs plus âgés, rien que pour fuir leur situation.” Ce que Souad n’ose pas avouer, par contre, c’est l’envers du décor, le côté cour de ces unions. “Ce n’est pas toujours rose”, confesse Zakia. La trentaine, le teint blafard et la bouche fatiguée, elle tire nerveusement sur sa énième cigarette. “Tu sais, au début on se dit qu’on a décroché le gros lot, mais au bout de quelques mois de vie commune on s’aperçoit qu’on a mis notre destin entre les mains d’un monstre”. Pour elle, le mariage par la Fatiha a tourné au cauchemar lorsqu’elle quittera le toit conjugal, une nuit d’hiver, le visage tuméfié et quelques côtes fêlées. “Qu’est-ce que tu veux que je te raconte de plus ? Pour lui, le fait de ne pas avoir un livret lui conférait tous les droits. Il était déjà marié et père de trois enfants et moi j’étais son jouet sexuel et son défouloir. À chaque fois que j’abordais le sujet de la maternité avec lui, ce sont des coups de poing que je recevais en guise de réponse. À la fin, j’en ai eu marre de sa violence et j’ai fui laissant tout derrière moi. Je ne sais même pas si je suis toujours considérée comme sa légitime, mais maintenant c’est la rue qui est mon toit”.

 

Autre cas de figure, et loin des marginaux de la vie, ceux qui se trouvent obligés de passer par là en attendant mieux. Pour Mourad et Fatiha, deux jeunes qui s’aiment depuis les bancs du lycée, le mariage par la Fatiha était l’unique solution pour ne pas se séparer. “Ma condition sociale ne me permet pas pour le moment d’épouser traditionnellement ma bien-aimée, mais on a trouvé cette solution comme assurance aux yeux des deux familles”, expliquera Mourad. “Un aârboun si tu veux pour qu’elle soit mienne, mais il n’est pas question de consommer quoi que ce soit parce que pour nos familles, il est hors de question de s’unir en dehors d’un vrai mariage”. Si le mariage par la Fatiha continue de diviser, il reste qu’on le veuille ou non partie prenante de nos traditions, même si les tribunaux administratifs traitent de plus en plus de cas liés à cette pratique.

Ainsi, à Oran, 451 affaires liées à la famille ont été tranchées sur les 2 339 dossiers traités au cours du 1er semestre de 2008. Le service de l'état civil de la commune d'Oran, qui accueille chaque semaine des dizaines de victimes dans ce cas, a enregistré près de 200 demandes de reconnaissance de mariage au cours du 1er semestre 2008, tandis que les tribunaux relevant de la cour d'Oran continuent d'enrôler des affaires liées à la reconnaissance de mariages par la Fatiha. Malgré une instruction du ministère des Affaires religieuses, faisant obligation aux imams de ne prononcer la Fatiha que pour les unions déjà officialisées par un acte administratif dûment établi et présenté par les deux époux lors de la cérémonie, le phénomène persiste.

 

source : http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=98179&titre=Le%20boom%20des%20mariages%20par%20la%20%E2%80%9CFatiha%E2%80%9D

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

  • Messages

    • Contemporary interior design has become increasingly detail-oriented, especially when it comes to wet areas like bathrooms and spa zones. One essential yet often underrated element in these spaces is the  Shower Drain Cover China  https://www.hasen-home.com/product/accessories/grate-cover/ , a product that blends design precision with practical engineering. At the center of this growing innovation is hasen, a company that specializes in sanitary ware solutions built for both function and aesthetics. Bathrooms today are no longer purely utilitarian—they reflect lifestyle, wellness, and comfort. A poorly managed drain system can disrupt the experience with water pooling, mildew growth, or even structural issues caused by leaks. Hasen’s drain covers are developed to tackle these problems through precise water channeling, fast flow rates, and effective sealing systems that protect floors and substructures. Their solutions go beyond drainage efficiency. Hasen’s product designs have evolved to meet the expectations of modern designers and homeowners. Sleek finishes like brushed stainless steel, matte black, and chrome offer visual harmony with various tiling and interior schemes. For minimalist projects, hasen even offers tile-in models where the cover becomes virtually invisible after installation. Aside from design versatility, technical strength is a core feature. Built from premium-grade stainless steel and engineered polymers, hasen’s covers are highly resistant to corrosion, pressure, and temperature changes. This makes them ideal for a wide range of climates—from humid tropics to colder environments where thermal expansion and contraction could otherwise affect performance. Special attention is also paid to hygiene. Hasen incorporates anti-clog structures and removable grates that simplify regular cleaning. In environments where sanitation is critical—such as hospitals, spas, and commercial gyms—these features help maintain high cleanliness standards with less maintenance effort. Drain odor and backflow can severely impact comfort in any interior space. Hasen mitigates these risks by integrating dual-seal systems and trap mechanisms that prevent sewer gases from entering the bathroom. These components are compact yet effective, ensuring the system remains discreet and fully functional. In terms of installation, hasen’s drain covers are designed to be as adaptable as possible. Their products can be fitted into concrete, wood, or prefabricated flooring systems without the need for custom adjustments. This ease of installation is particularly appreciated by contractors working on tight schedules, especially during large-scale hotel or apartment renovations. Designers working on high-end residential or boutique commercial projects often seek out hasen for customized dimensions, finishes, or specific performance criteria. Whether it’s a luxury penthouse with marble flooring or a compact studio with vinyl tiles, hasen’s wide product catalog ensures compatibility with nearly every interior layout and style. Sustainability is another area where hasen stands out. The company uses recyclable materials and adheres to strict environmental regulations throughout its production cycle. This positions their products well within the requirements of green certifications like LEED, helping developers meet both design and environmental goals in a single solution. Finally, hasen’s robust manufacturing infrastructure and global logistics network allow them to fulfill orders quickly and accurately. Their commitment to consistent quality has earned them trust from distributors, builders, and architects in markets across Europe, Southeast Asia, and the Americas.
    • L’euro se négocie à 260 DZD à l’achat  262 DZD à la vente.
    • Bon comme dab... Plus le temps passe plus les mauvaises nouvelles s'accumulent.... A priori il est désormais impossible de lier son compte paypal dz à diverses cartes virtuelles....  Voici la reponse ce matin à un algerien    
×
×
  • Créer...