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L'Etat, les émeutes et le 3ème mandat


Guest salimdz

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Guest salimdz

L'Etat, les émeutes et le 3ème mandat

par Ghania Oukazi

 

spacer.gifL'intensité dramatique des émeutes et de la dégradation de la situation socio-économique du pays semble obliger à un changement radical de donnes jusque-là considérées comme invariables ou acquises. Aux dernières nouvelles, Zerhouni aurait émis des réserves sur un troisième mandat présidentiel.

 

De forts échos de la présidence de la République laissent entendre que le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales aurait émis, récemment, de grandes réserves quand à la mise en branle de la machine administrative et électorale en faveur d'un troisième mandat présidentiel pour Bouteflika. La forte recrudescence des émeutes aurait justement obligé les services de sécurité à faire des rapports alarmants sur la situation socio-économique du pays.

 

Fait vrai ou fausse rumeur, ce sont de sources crédibles qui avancent de pareils éléments même si ces dernières années, toute information, quelle que soit son importance, est très souvent confirmée ou infirmée selon les sautes d'humeur des pouvoirs en place. D'ailleurs, encore une fois, la rumeur d'une absence de Bouteflika a fait, ces derniers jours, le tour du pays. Son apparition mardi soir à la télévision arborant un large sourire a, cependant, désarmé les calculateurs les plus téméraires. Ces parties de cache-cache semblent être érigées, depuis quelque temps, en mode de gouvernance. En effet, si le chef de l'Etat semble trouver du plaisir à narguer le pays en s'éclipsant quelque temps pour laisser libre cours aux rumeurs les plus folles, il est difficile de croire qu'il le fait sciemment dans une conjoncture où les problèmes sont traités à couteaux tirés. Rien ne va plus dans un pays où, pourtant, le pétrole coule à flots et est vendu à un prix réconfortant, le niveau des réserves de change est des plus appréciables, les constructions de logements pointent partout et les écoliers passent leurs examens dans une situation sécuritaire sans remous. Et c'est un mais qui fait basculer dangereusement les choses. Le revers de la médaille est terrifiant. De nombreuses familles ne sont pas logées, les jeunes ne trouvent pas d'emploi, les écoliers sont les otages d'une réforme éducative qui contredirait jusqu'à la logique même des règles les plus élémentaires de l'enseignement, les ménages peinent à acheter leur lait, leur viande et même leur pain, parce que les responsables du secteur ont été incapables d'en gérer sérieusement les problématiques.

 

«Dans 15 jours, tu seras parti ! »

 

Des indiscrétions d'El Mouradia racontent comment le président aurait épinglé le ministre de l'Agriculture lors du dernier Conseil des ministres qu'il a tenu, il y a plus d'un mois de cela. Il aurait interpellé Barkat sur le pourquoi du comment de la crise sur le marché de ces produits.

 

Le ministre aurait répondu que ses services seraient en train d'élaborer une stratégie pour régler ces questions dans une quinzaine de jours. La réponse du président aurait été «dans 15 jours, tu seras parti» (comprendre relevé de ses fonctions). Il n'y a pas un jour où l'on n'entendrait pas parler d'un remaniement ministériel «imminent». La date du 18 mai a été susurrée au niveau de plusieurs milieux institutionnels mais rien n'a été fait. Il est évident que de telles informations, distillées à tout moment, placent le pays en état permanent de léthargie. «Tous nos dossiers sont bien ficelés mais aucun ministre ni aucun autre responsable ne veut les parapher avec nous, tout est bloqué», nous disait, ces derniers jours, des diplomates étrangers accrédités à Alger. Les pouvoirs en place ont toujours su que pour fragiliser un pays, il faut le laisser fonctionner à la rumeur. Rien pourtant ne les oblige à laisser en instance des questions dont le règlement pourrait apaiser bien des esprits mais surtout libérer l'initiative pour une bonne gestion des affaires publiques. A défaut, ce sont les pratiques de corruption qui régentent une grande partie des administrations. Aux environs d'Oran, les habitants parlent d'un mouvement de racket qui s'est installé dans une de leur rue «de 14h à 16h » disent-il, sans qu'aucune autorité ne s'en offusque. Nombreux sont les citoyens qui n'arrivent pas à « libérer » leurs documents administratifs des mains d'employés véreux que s'ils glissent dans le dossier un billet consistant. « Vous voulez une amende de frères ou une amende de l'Etat ? » a dit un agent de la sécurité à un citoyen qui avait grillé une ligne jaune.

 

«Ce sont les ministres d'Ouyahia»

 

Le 3 mai dernier, des habitants d'Oran nous disait que « leurs rues sentent le brûlé ». Ils étaient persuadés que «ça allait éclater». Il a fallu un match de football pour que les choses dégénèrent. Ce ne sont pas les facteurs déclenchants qui manquent, le pays en traîne à en mourir. Le ras-le-bol est généralisé et la malvie s'est installée au sein des populations. Les émeutes d'Oran ont touché tous les quartiers de la ville. « Y compris ceux qui ne sont pas supporteurs du MCO », fait remarquer un citoyen. Si les étincelles de l'émeute étaient visibles depuis longtemps aux yeux des populations, elles semblent s'être éteintes aux yeux des décideurs. Sinon, comment expliquer qu'aucun dispositif sécuritaire n'ait été installé à Oran pour la protéger de l'émeute ? Ou alors faut-il croire que le renseignement a, à ce point, perdu de son efficacité jusqu'à laisser des jeunes, en mal de vie, détruire des édifices coûteux et mettre les populations en situation d'insécurité terrifiante ? Des dignitaires d'Oran notent que le ministre de l'Intérieur est, tous les mercredis ici, un chez lui du côté du marché Michelet. « Il passe ses week-ends à Oran et rencontre souvent le wali », disent-ils. Si ces deux hommes d'autorité n'auraient perçu aucun signe de pourrissement de la vie des Oranais, c'est que l'autorité même leur échappe ou ne leur convient pas. Interrogé sur les échecs du gouvernement, Belkhadem aurait répondu « ce sont les ministres d'Ouyahia, moi, depuis que je suis là, je n'ai pas pu en placer un, et ne me demandez pas pourquoi j'accepte, tout le monde le fait ». Le drame est que les émeutiers d'Oran ont commencé la casse lundi soir pour la reprendre plus intense hier matin avec des slogans qui n'ont rien à voir avec le foot et qui font craindre le pire, sans qu'aucune autorité n'ait pensé à renforcer les agents de sécurité. Peut-on parler de manipulation d'une partie ou d'une autre ? interrogeons-nous un analyste. « Je refuse qu'on parle de manipulation quand la hogra fait loi ! », s'est-il exclamé. Il est quand même curieux que des jeunes, aussi dépités soient-ils, sortent deux jours consécutifs «spontanément» dans la rue sans que personne ne leur barre la route. Des observateurs font remarquer qu'encore et toujours en vigueur, les dispositions de l'état d'urgence obligent, dans ce cas-là, à une réaction « aussi spontanée » des cellules de veille en principe mises en place depuis qu'il a été décrété. Il est clair que tous les ingrédients d'une révolte sont là. Mais y a-t-il eu, de par l'histoire, une révolte sans qu'il y ait manipulation ? L'on trouve facilement des observateurs qui pensent que « la casse est pour enfoncer le président et l'empêcher de faire un troisième mandat quand on voit que l'intervention de services de sécurité a toujours tardé à se faire ». Il est aussi permis de croire que dans tout ce gâchis, la concentration des pouvoirs brime l'initiative et lamine l'efficacité...

 

«Abdelkader nous manque»

 

Des sociologues croient fermement « au sursaut populaire d'un peuple blasé, trahi et terrifié ». Pour eux, ce peuple n'oubliera pas les années de terrorisme « mais aujourd'hui, il voit que la Charte a été violée, le pouvoir a libéré des tueurs, pourtant il lui a promis de ne pas le faire... »

 

Le Conseil de la Nation a organisé, récemment, un colloque sur l'Emir Abdelkader, une initiative que les chercheurs et les historiens ont apprécié. Cependant, de grandes interrogations s'imposent quand il s'agit d'évoquer l'Emir en tant que père fondateur de l'Etat moderne. L'on se demande pourquoi ce grand homme n'a-t-il pas déteint sur nos politiques pour qu'ils soient capables, comme lui, d'ériger un Etat moderne comme il l'a pensé, juste, basé sur le droit et l'équité. « Une pensée politique puisée aux grands principes : liberté de pensée et de conscience, démocratie, tolérance et respect des croyances des autres », écrit un membre de la fondation Emir Abdelkader qui termine son intervention par un profond soupir « aujourd'hui, Abdelkader nous manque ». Interrogé mardi par la radio, Ahmed Bedjaoui, qui n'est pas à présenter, a dit « Si j'ai à interviewer quelqu'un, aujourd'hui, ce serait l'Emir Abdelkader et je lui demanderais qu'est-ce que la tolérance, qu'aurait-il fait, lui, aujourd'hui. Il nous manque beaucoup ! » L'Emir a-t-il fait tout faux ou s'est-il trompé de société ? L'interrogation fait mal mais oblige à reprendre, encore une fois, la définition de l'Etat de Valéry. « L'Etat est un être énorme, terrible, débile, cyclope, d'une puissance et d'une maladresse insignes, enfant monstrueux de la force et du droit ». Dans une correspondance (archives) qu'il a adressée à son ami de Mascara, l'Emir a expliqué pourquoi a-t-il été obligé d'aller à la mobayai. Il lui a surtout rappelé qu'il n'a pas été trahi par la France, mais par les siens, et qu'il était convaincu que les tribus qu'il a laissées derrière lui, quand il s'est exilé, ne seraient jamais capables de construire un Etat...

 

source : http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5104324

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le probleme avec les prochaines élections c est qu ont n a pas d autres choix

moi qui n aime pas voir bouteflika briguer un troisieme mandat je ne voit pas d autre alternatives, le systeme a tellement fermer le jeu qu on ne voit pas qui poura etre a la haureur pour etre president

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Guest maestro

salut

 

n'importe quelle personne qui n'a jamais fait d'etudes ,au pire ferait la meme chose que la bande de voyous actuelle.

alors la celebre phrase "qui mettre a la place?"

a+

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